Travaux

Notes de lecture

Couverture de l'album La Véritable histoire du Grand Méchant Mordicus

LEVY Didier, NOVION Marie. La Véritable histoire du Grand Méchant Mordicus.
Paris : Sarbacane, 2015.

Note à l'intention du public (promotion des collections)

Parfois, on comprend mieux sa propre vie quand c’est une autre personne qui la raconte.
Prenez le Grand Méchant Mordicus.
C’est grâce au petit Félix qu’il sait enfin ce que Melba, sa fille chérie, et rebelle, est devenue. Elle qui est partie au loin fonder une famille que Mordicus ne connaît pas. Pas encore du moins.
C’est aussi grâce au petit Félix que Mordicus découvre qu’il peut choisir d’être autre chose qu’un Grand Méchant Loup, vivant en solitaire dans la forêt. Un père, un grand-père et un arrière-grand-père choyé, par exemple.
Avec son ton léger et ses couleurs vives, La Véritable histoire du Grand Méchant Mordicus nous laisse croire d’abord que l’histoire sera toute aussi légère. Mais grâce à l’innocence et l’insolence de Félix, on découvre avec émotion la solitude de Mordicus mais aussi l’amour que toute sa famille est prête à lui donner.

Présentation de l'éditeur

Illustration tirée de l'album Gilgamesh et le secret de la vie-sans-fin

BOUGUEROUA Rafik, BERTON Matteo. Gilgamesh et le secret de la vie-sans-fin.
Lyon : Amaterra, 2018.

Note à l'intention d'un public professionnel

Gilgamesh, le jeune roi de Babylone, est jeune et fort, très fort. Il est aussi cruel. Si cruel que ses sujets prient les dieux de lui envoyer un rival. Ce rival, Enkidou, devient toutefois son ami et tous deux ne cessent de défier les dieux. Jusqu’au jour où Enkidou meurt.
Ivre de douleur et terrorisé par cette échéance à laquelle personne ne semble pouvoir échapper, Gilgamesh part à la recherche du secret de la vie-sans-fin.

La portée mythique est restituée avec justesse dans cette version abrégée où la figure héroïque n’est pas le jeune, impétueux et cruel de Gilgamesh, mais bien la version, plus sage et plus humble, qui revient à la fin cette épopée dans son royaume.
Associées à l’élégance du texte, les illustrations, représentant la moitié de l’ouvrage, sont un autre point fort. Le noir profond, omniprésent, en contraste avec des couleurs très vives, traduit visuellement à la fois la chaleur du Proche-Orient et le caractère sombre de certains épisodes.
Le graphisme très géométrique apporte une touche presque cubiste à ces tableaux, qui grâce au format de l’album, submergent et éblouissent les lectrices et lecteurs.

Voir quelques illustrations (site de l'illustrateur)

Couverture de l'ouvrage Bande dessinée en bibliothèque

RANNOU Maël (dir.). Bande dessinée en bibliothèque.
Paris : Ed. du Cercle de la librairie, 2018. (Bibliothèques)

Note à l'intention d'un public professionnel

La présence de la bande dessinée en bibliothèque publique est devenue progressivement incontournable. Toutefois, les spécificités de ce fonds (narration à la fois textuelle et visuelle, histoire bien distincte de celle de la popularisation du roman, diversités des formats et des publics…) peuvent compliquer sa gestion et sa promotion auprès des publics déjà lecteurs de bande dessinée, mais aussi des autres publics.

Cet ouvrage synthétique propose quelques informations pratiques.
Toutefois, sa principale ambition est de fournir de nombreux éléments pour construire une riche politique documentaire, grâce des synthèses de recherches universitaires et des retours d’expérience (bibliothèques municipales et universitaires, celle de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image). L’enjeu est ici de réussir à embrasser la richesse de la production éditoriale de la bande dessinée : offres Grand public et alternative ; fiction, documentaire et presse ; éditions imprimée et numérique.
Ces éléments sont agrémentés de nombreuses références permettant d’approfondir la réflexion sur la mise à disposition des collections à destination des différents publics (jeunesse et adultes, hommes et femmes, lecteurs assidus et néophytes…).
Sont aussi abordées les animations et les expositions conçues pour mieux servir la mission de médiation des bibliothèques publiques, en dépassant la simple séance de dédicace pour proposer des actions aux visées didactique, documentaire et-ou esthétique plus développées.

Présentation de l'éditeur

Couverture du roman Sabotage de Martine POUCHAIN

POUCHAIN, Martine. Sabotage.
Paris : Oskar jeunesse, 2013. (Court-métrage)

Note à l'intention d'un public professionnel

Camille, lycéenne, se prépare pour une soirée où elle espère être remarquée par Gaspard, si beau et si intelligent. A la recherche de la tenue idéale, elle espère trouver un moyen d'attirer son attention, et de la garder. Mais la peur d'échouer, aidée d'un peu de vodka, risque de compromettre le début de cette grande histoire d'amour.

Entre langage texto et citations de Dostoïevski, ce roman suit les réflexions d'une adolescente indécise. Entre ses atermoiements sur le futur proche (Que mettre ce soir ? Comment briller auprès de Gaspard?) et un futur lointain (Que faire après le lycée ? Comment choisir sa voie ?), ce récit court reconstitue avec rythme et humour le flot de pensées d'une jeune fille certes pleine d’énergie mais déroutée face à l'immensité des possibles et à la recherche de repères.
Il évoque aussi avec justesse les rapports avec les pairs à cet âge, montrant à quel point il est important d'avoir l'air « cool » : l'auteure démontre avec brio comment cette image est en fait une projection construite, un spectacle perpétuel, un effort de chaque instant pour Camille (comme pour de nombreux adolescentes et adolescents), qui tente tant bien que mal de se montrer à la hauteur.
Le dénouement livre une vision plutôt originale des mécanismes de la séduction, qui tout en renforçant le caractère indécis de Camille, invite à s'interroger sur les ressorts de l'attraction.